Les recherches de Christine Célarier pourraient presque se résumer à une quête éperdue de lumière, mais la lumière révèle l’ombre, et réciproquement ! Qu’elle filtre au travers d’arches romanes, ou d’architectures improbables et oniriques, il y a toujours ce contraste entre l’obscurité des premiers plans et une clarté quasi mystique. Car il y a du sacré dans ces dessins où les couleurs chaudes dominent. Il suffit de voir, dans son atelier, ces grandes boites de crayons de couleurs classées par teintes : les jaunes, rouges, orangés sont fréquemment renouvelés, et pourtant usés aux trois quarts, alors que les bleus et les verts sont quasi intacts !

On ne peut parler de Christine sans évoquer Venise. Un lien quasi charnel les unit, qu’il s’agisse de la Venise visitée, arpentée, mille fois découverte, ou de celle plus mentale, rêvée, idéalisée comme une Jérusalem céleste. Elle est source permanente d’inspiration. Les séries occupent une grande place dans son travail : répéter comme en musique un thème et variations , car l’idée est d'explorer différentes manières de faire naître un sujet. Christine Célarier convoque les grands maîtres du passé. Le Christ mort de Mantegna, fait l’objet d’un de ses thèmes et variations (série 1), mis en scène, voilé, répété à l’envi. Il faut se plonger dans cet univers aride, dépourvu de présence humaine, l’apprivoiser, s’en imprégner, se laisser immerger dans un monde intemporel.
 

Luce

L’ombre fait advenir la lumière. Elle peut exploser ou imploser selon la perception de chacun.

Mais elle est là, présente. Elle est enchâssée dans l'ombre. Elle est révélée par l’ombre.

L’une et l’autre indissociables, liées dans une union secrète, indéfectible.

Des lieux choisis en sont le point de départ.

Tous portent en eux l’humanité qui les a construits ; Espaces de vie, de déambulations, de rencontres, de religiosité. Ils sont habités, même déserts, même dévastés par le temps pour certains.

Vues Intérieures

Traduire par le dessin la beauté et la force d’évocation de certains espaces sacrés. Ici, la crypte de l’abbaye de Tournus. Le choix de ces points de vue est toujours guidé par la recherche de la lumière, diffuse ou puissante.

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Vedute Ideate
Cette série emprunte son titre à un mouvement artistique très actif au XVIIIème siècle, en particulier à Venise. Il s’agissait dans un premier temps de représenter au plus près du réel des « vues » dont les peintures de Canaletto sont un très bon exemple.

Les « vedute ideate », que l’on peut traduire par « vues composées », représentent une évolution de ce mouvement vers des représentations de lieux moins fidèles à la réalité, et interprétées plus librement par l’artiste. Piranèse en est le représentant le plus connu.

Dans les pas de ce mouvement artistique, sont dessinés des lieux, des espaces, sacrés ou profanes… une ruelle à Venise, un espace industriel désaffecté à Lyon, le camp des Mille à Aix en Provence…

Parce qu'elle a été formée à la sculpture dans l’atelier d’Avoscan, les dessins de Christine Célarier s'intègrent dans l'espace et jouent avec les volumes.